1. Commentaire sur 2 Timothée 4.9-13 et structure des épîtres pastorales
Les versets de 2 Timothée 4.9-13 constituent à la fois une requête personnelle de l'apôtre Paul à son disciple bien-aimé Timothée, et un testament important adressé aux responsables de l'église. Les deux épîtres à Timothée et l'épître à Tite sont communément appelées « épîtres pastorales ». Le pasteur David Jang souligne que ces trois lettres permettent de comprendre clairement comment la Bible forme les responsables et indique la direction que doit prendre l'église. Quelle que soit la tradition ou le contexte théologique, ces épîtres pastorales sont particulièrement pratiques, offrant des conseils précieux issus du terrain pour les pasteurs et les responsables de l'église. La seconde épître à Timothée, en particulier, a été rédigée alors que Paul sentait approcher la fin de sa vie. À la fois émouvante et empreinte d'une force intérieure, elle exprime l'urgence de protéger l'église et l'évangile. Comme le répète souvent le pasteur David Jang, nul mieux que Paul ne savait ce qu'est l'évangile et le royaume de Dieu, ni comment les défendre, et il en a porté témoignage par toute sa vie.
Paul commence par lancer cet appel : « Efforce-toi de venir me rejoindre au plus tôt » (2 Timothée 4.9). On y sent combien la situation de Paul est difficile. S'il insiste pour que Timothée vienne rapidement, c'est parce que les collaborateurs qui l'entouraient se sont dispersés, ont fui ou ont été envoyés en mission ailleurs, le laissant pratiquement seul. Paul écrit : « Car Démas m'a abandonné par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique, Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie » (2 Timothée 4.10), révélant la complexité et les défis auxquels faisaient face les églises et les lieux de mission de l'époque. Démas était l'un de ses compagnons, mais il a finalement préféré le confort du monde plutôt que de rester auprès de Paul. En commentant ce passage, le pasteur David Jang insiste sur le fait que, dans toute œuvre d'évangélisation, il existe inévitablement des personnes qui, attirées par les commodités matérielles ou la sécurité, finissent par se retirer. Paul en a fait l'amère expérience. Crescens et Tite, eux, ont été envoyés en mission ailleurs. De fait, Paul se retrouve non seulement en prison, physiquement isolé, mais aussi dépourvu des collaborateurs qui l'entouraient jusque-là. Il n'a plus à ses côtés que Luc (2 Timothée 4.11). C'est dire combien il était démuni de la présence de ses proches compagnons, occupés ou absents pour diverses raisons.
Pourtant, Paul demeure attentif aux besoins de l'évangile et à la personne idéale qu'il pourrait associer à sa mission. C'est pourquoi il exhorte Timothée : « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est très utile pour le service » (2 Timothée 4.11). Marc avait auparavant quitté l'équipe missionnaire de Paul lors du premier voyage (Actes 13.13). Selon l'interprétation la plus répandue, il aurait été effrayé ou découragé par les difficultés de la mission et serait rentré à Jérusalem. Par la suite, lors de la préparation du deuxième voyage missionnaire, Barnabas voulait reprendre Marc, mais Paul s'y opposait fermement, ce qui provoqua leur séparation : Barnabas partit avec Marc à Chypre, tandis que Paul et Silas se dirigèrent vers l'Asie Mineure. Avec le temps, Marc devint néanmoins un serviteur précieux de l'évangile, collaborant notamment avec l'apôtre Pierre. Et voilà que Paul dit à Timothée : « Amène Marc avec toi ! » Il manifeste ainsi clairement sa volonté d'accueillir à nouveau celui qui avait failli autrefois, pour le mettre à contribution dans l'œuvre de l'évangile. Le pasteur David Jang met en lumière le principe de réintégration et de relèvement : même si un frère a pu échouer ou se retirer un temps, il peut être pleinement restauré et grandement utilisé par Dieu. C'est ce que le leadership apostolique, tout comme la communauté ecclésiale, doivent montrer : la capacité d'accueillir et de pardonner. En dépit des épreuves et des séparations, Paul espère vivement que Timothée et Marc parviendront auprès de lui avant l'hiver, afin de recueillir une dernière moisson pour l'évangile. Ainsi, l'appel « Timothée, viens vite, amène Marc avec toi ; il m'est utile » révèle l'humanité et la chaleur du grand apôtre, capable de tendre la main à celui qui s'était un temps écarté.
Plus loin, Paul précise : « J'ai envoyé Tychique à éphèse. Quand tu viendras, rapporte le manteau que j'ai laissé chez Carpus, à Troas, et les livres, surtout ceux en parchemin » (2 Timothée 4.12-13). Cette requête très concrète trahit l'humanité de Paul. Emprisonné, il avait besoin de vêtements chauds pour passer l'hiver. De plus, il réclame des livres, particulièrement ceux écrits sur du parchemin, pour poursuivre ses études et méditations. Nombre d'exégètes estiment qu'il s'agissait d'écrits de l'Ancien Testament ou de premières compilations des paroles de Jésus diffusées au sein de l'église primitive. L'essentiel, c'est que, malgré ses chaînes et ses souffrances, Paul n'a jamais interrompu sa quête de la vérité et de la Parole divine. Le pasteur David Jang, lorsqu'il prêche sur ce texte, souligne : « Même en prison, Paul ne relâche pas son étude de la Parole ; voilà le modèle du vrai dirigeant spirituel. » Quelles que soient les circonstances, seul celui qui demeure attaché à l'écriture et à l'étude biblique peut s'affermir durablement sur la voie de l'évangile.
Ainsi, Paul, figure éminente de l'église primitive, rappelle dans ces épîtres qu'un responsable doit savoir comment vivre, comment préserver sa foi et aussi comment guider l'église. Les épîtres à Timothée et à Tite constituent encore aujourd'hui un trésor pour les pasteurs, missionnaires et leaders d'église qui cherchent à puiser dans la sagesse apostolique. La première épître à Timothée détaille notamment les qualifications requises pour les évêques et les diacres, ainsi que des directives concrètes concernant le culte, l'enseignement, etc. L'épître à Tite formule des recommandations à Tite, envoyé en Crète, pour instaurer un enseignement sain et structurer l'église dans un contexte culturel rude. La seconde épître à Timothée, vécue comme la dernière lettre de Paul, son testament, est encore plus poignante dans son appel à défendre l'évangile et à adopter l'attitude juste en tant que responsable ecclésial. Le pasteur David Jang souligne souvent la gravité spirituelle de ce « testament » : le pasteur, même à l'approche de la fin, garde le regard fixé sur l'église et les croyants, formant les plus jeunes et tenant ferme la conviction que si toutes choses peuvent être enchaînées, l'évangile, lui, ne peut pas être lié.
Les épîtres pastorales occupent en outre une place importante dans le Nouveau Testament. Parallèlement à la comparaison avec l'Ancien Testament (la Loi comparée aux évangiles, les livres historiques comparés aux Actes, les livres sapientiaux comparés aux épîtres, puis l'Apocalypse comme livre prophétique), le pasteur David Jang relève que 1 Timothée, 2 Timothée et Tite sont particulièrement centrées sur l'ordre, l'exhortation spirituelle et le gouvernement de l'église. À la fin de sa vie et ayant connaissance des difficultés et menaces qui pesaient sur les communautés qu'il avait fondées, Paul désirait fortement que ses disciples maintiennent des églises saines et fortes. C'était là la voie pour faire grandir le royaume de Dieu et souligner que le Christ est la tête de l'église. Voilà pourquoi, dans la conclusion de 2 Timothée, Paul lance cet appel pathétique « Viens au plus tôt ! » : même enfermé et isolé, il ne comptait pas se tenir seul dans la foi, mais continuait de tendre la main à ses proches collaborateurs. Il entendait étudier la Parole avec eux et mener ensemble jusqu'à la fin l'œuvre de l'évangile. Le pasteur David Jang y voit le cœur même de l'église et la disposition spirituelle essentielle du responsable : ne jamais cesser de chercher la communion et l'édification mutuelle, même dans la souffrance.
Ce que montre surtout le pasteur David Jang dans « l'attitude de Paul à la fin de sa vie », c'est la persévérance de l'apôtre : malgré les innombrables épreuves, il est demeuré fidèle à l'évangile jusqu'au bout. Le vrai dirigeant ne se contente pas de grands discours sur des idéaux spirituels, il doit aussi prouver la cohérence entre ce qu'il annonce et ce qu'il vit, y compris dans l'adversité. En 2 Timothée 4.9-13, on voit que Paul tient ferme, même lorsque ses compagnons sont absents pour diverses raisons. Il ne les blâme pas, il ne nourrit pas de ressentiment. Au contraire, il appelle Timothée, Marc, Luc et d'autres à se rassembler pour mener à bien l'œuvre qui reste. Même en prison, grelottant dans le froid, il demande des livres pour continuer son étude de la Parole. Ce passage est d'un grand enseignement pour tous ceux qui dirigent l'église, particulièrement en période difficile. Il est toujours faux de se couper de la Parole ou de la communion fraternelle sous prétexte de manque de ressources, de persécutions ou d'autres obstacles. À l'image de Paul, nous sommes appelés à demeurer vigilants, à prier et à édifier la communauté jusqu'à la fin. Voilà l'un des messages fondamentaux que le pasteur David Jang enseigne de longue date, à travers ses prédications et ses ouvrages.
Pour bien saisir la portée de 2 Timothée 4.9-13, il importe de relire l'ensemble de 1 et 2 Timothée et Tite. Car ces trois épîtres sont liées par un même dessein : donner des orientations pour la vie ecclésiale et recommander aux responsables de demeurer fermes. Même si l'Histoire, la culture et le contexte de l'église ont évolué, le principe que transmettent ces épîtres demeure inaltérable : la vérité de Dieu et la force de l'évangile doivent rester inébranlables au sein d'un monde changeant, et les pasteurs comme les responsables ecclésiaux ont la responsabilité de les préserver et de les transmettre. Rédigée alors que Paul se trouvait en prison, 2 Timothée recèle une valeur historique, théologique et spirituelle considérable. Selon la tradition, Paul fut exécuté peu de temps après la rédaction de cette lettre, de sorte que celle-ci fait figure de dernières volontés. Le pasteur David Jang attire l'attention sur l'importance des « dernières paroles ». Elles ne sont pas seulement le testament personnel de Paul, mais expriment aussi, dans une synthèse ultime, ce que Dieu veut transmettre à l'église.
Toute la méthode de Paul, consistant à former puis à envoyer des disciples (Timothée à éphèse, Tite en Crète, etc.), s'inscrit dans une dynamique semblable à celle de l'aigle entraînant ses petits à voler en les poussant hors du nid. Dans les Actes, on voit Paul fonder des églises et y laisser derrière lui un disciple pour continuer l'édification tandis qu'il se rendait ailleurs. Cette approche missionnaire et cet élan d'envoi inlassable ont fait la vitalité de l'église primitive, dont l'héritage s'étend à l'église universelle d'aujourd'hui. Tout au long de l'histoire de l'église, il y a eu des disciples éminents qui ont édifié des églises et sauvé de nombreuses âmes, mais aussi d'autres qui ont abandonné la foi ou semé des troubles. Malgré tout, l'église n'a cessé de croître, portée par l'action d'hommes entièrement dévoués à Dieu, attachés à la Parole, à la prière et à l'amour de Christ, à l'image de Paul. Pour le pasteur David Jang, l'esprit « d'envoi » de Paul et la sagesse qu'il laisse dans ses épîtres pastorales constituent l'ADN de l'église.
Si 1 Timothée et Tite présentent des prescriptions relativement méthodiques sur le culte, l'organisation de l'église, les qualifications pour les différents ministères (évêques, anciens, diacres, etc.), 2 Timothée adopte un ton plus personnel et chaleureux, mettant particulièrement en avant l'exemple de la vie de Paul. Par exemple, en 1 Timothée 4.13, Paul exhorte Timothée : « Applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement ». Ce commandement essentiel demeure toujours actuel. Dès que l'église cesse de se concentrer sur la Parole de Dieu, elle risque de se muer en simple groupe d'intérêt social ou associatif. Paul insistait pour que les responsables s'investissent sans relâche dans l'étude et l'annonce de la Parole. Le pasteur David Jang estime que bien des dérives et crises dans l'église moderne trouvent leur origine dans l'abandon de la Parole et la place grandissante laissée aux désirs charnels ou à la recherche de richesses. L'évangile et la Parole doivent être le cœur battant de l'église, et lorsque les dirigeants y demeurent attachés, l'église peut alors être sel de la terre et lumière du monde.
L'une des particularités des épîtres pastorales est leur tonalité très pratique et concrète, là où d'autres épîtres, comme Romains ou Galates, développent davantage la doctrine. Elles abordent la question de l'ordre dans l'église, les qualifications exigées pour les évêques ou les diacres, la manière dont les femmes doivent se comporter au culte, la façon de réagir face aux doctrines déviantes, etc. Timothée, étant jeune, reçoit aussi des conseils adaptés à sa situation personnelle : « Que personne ne méprise ta jeunesse » (1 Timothée 4.12). Encore aujourd'hui, les jeunes pasteurs et responsables peuvent s'identifier à cette exhortation. Le pasteur David Jang rappelle qu'au sein de l'église, le leadership ne dépend pas de l'âge chronologique, mais de la maturité spirituelle, de la prière et de la puissance du Saint-Esprit. Une personne âgée mais dépourvue de maturité spirituelle aura du mal à être un guide véritable ; un jeune, s'il est rempli de la Parole et de l'Esprit, peut édifier l'église avec efficacité.
La lecture conjointe de 1 Timothée, Tite et 2 Timothée met ainsi en lumière l'attention minutieuse et pratique que Paul portait à l'édification de l'église primitive. Le pasteur David Jang parle à ce sujet de « la structure spirituelle de l'église ». Même si une communauté dispose d'installations imposantes et d'une assistance nombreuse, si cette structure spirituelle n'est pas en place, des problèmes finiront tôt ou tard par surgir, pouvant conduire à la discorde et même à la scission. À l'inverse, une église de petite taille mais bâtie solidement sur la Parole, l'évangile, la prière et le respect des principes apostoliques grandira inéluctablement de façon saine. David Jang rappelle que, dans 2 Timothée, Paul répète à Timothée de garder la Parole, de vivre dans la piété, de prêcher le Christ avec assurance, et de tenir bon dans la souffrance par la force que Dieu donne. L'église du Nouveau Testament ne s'appuyait pas sur le pouvoir ou la richesse, mais sur la puissance du Saint-Esprit et la vérité proclamée, ce que soulignent constamment ces épîtres.
On trouve dans le verset : « Démas m'a abandonné par amour pour le siècle présent » (2 Timothée 4.10) l'illustration saisissante de l'une des tentations les plus fréquentes chez les responsables ou les croyants. Les convoitises du monde - argent, biens matériels, plaisirs, confort - détournent souvent de l'engagement évangélique, surtout quand surviennent les persécutions ou les difficultés. Paul, mentionnant Démas, n'exprime pas une rancune virulente ; il se contente de relever que celui-ci « a aimé ce monde ». On peut y voir la tristesse de Paul face à l'éloignement d'un collaborateur, plus que de la colère. Pour David Jang, il est capital que les guides spirituels sachent compatir à ce genre de défaillance et prennent des mesures formatrices pour qu'elle ne se reproduise pas. L'église ne doit pas se borner à bannir ou condamner ceux qui s'égarent, mais leur offrir un chemin de retour et de relèvement, comme ce fut le cas pour Marc. Jadis parti en arrière, Marc est finalement revenu et s'est montré un serviteur précieux. Voilà une sagesse essentielle des épîtres pastorales : la possibilité de la « restauration » et du « recommencement », que le pasteur David Jang souligne souvent.
En définitive, 2 Timothée 4.9-13 illustre l'alliance entre les souffrances concrètes de Paul et sa soif spirituelle, tout en nous montrant comment l'église primitive a préservé l'évangile au cœur d'une époque tourmentée. C'est un rappel pour nous : quelles que soient les difficultés rencontrées, il ne faut jamais délaisser la Parole ou rompre le lien avec nos compagnons de service. Pour le pasteur David Jang, même si l'église traverse des problèmes financiers ou subit des oppositions, revenir à l'esprit de 2 Timothée est la clé pour se relever. La lettre, rédigée en prison, est un document fondateur de l'histoire de l'église et un appel spirituel adressé à d'innombrables responsables pour qu'ils renouvellent leur engagement. D'aucuns quitteront l'église pour le siècle présent, d'autres reviendront, certains persévèreront : l'évangile et la Parole continueront de se transmettre et de progresser. C'est là la promesse et la consolation suprême que nous offre cette section de l'épître et, plus largement, tous les écrits pastoraux.
2. Le discipulat et le leadership
Le pasteur David Jang estime que, dans 2 Timothée et dans l'ensemble des épîtres pastorales, se trouve l'essence même de la formation d'un responsable d'église, c'est-à-dire de ce que doit être le leadership chrétien. Former un dirigeant d'église, c'est concrètement mettre en œuvre le discipulat enseigné par Jésus. Le discipulat ne se limite pas à suivre un programme d'église ou à acquérir un certain savoir ; c'est un choix radical : suivre totalement Jésus-Christ, se renier soi-même, vaincre l'attrait du monde, la famille, l'attachement aux biens matériels, pour n'avoir plus que l'évangile comme priorité absolue. Dans les évangiles, Jésus expose des exigences du discipulat qui paraissent parfois dures, voire radicales. Le pasteur David Jang en résume souvent trois principes-clés :
- Se libérer de l'emprise des biens matériels. « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête » (Matthieu 8.20) souligne la nécessité de ne pas se laisser dominer par l'argent ou les possessions. Nombreux sont ceux qui basculent dans la dépression s'ils manquent d'argent, et se sentent triomphants s'ils en ont. Pourtant, le disciple est appelé à placer un bien plus grand au-dessus de l'argent, à savoir la justice de Dieu et son règne. Quand on cherche d'abord le royaume et sa justice, Dieu pourvoit au reste. Même si cela semble insensé du point de vue humain, il faut être prêt à sacrifier le confort pour l'avancée de l'évangile.
- Surmonter la barrière des liens familiaux. « Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, suis-moi » (Matthieu 8.22) montre qu'il faut accepter d'aller au-delà de la famille charnelle et reconnaître que l'église est une famille spirituelle. Cela ne signifie pas qu'il faille rejeter sa famille, mais mettre à la première place le royaume de Dieu et la communauté qu'il a suscitée. Dans l'église d'aujourd'hui, le frein familial est parfois décisif. Certains renoncent à un engagement missionnaire ou reculent devant l'appel par crainte ou par pression de la famille incrédule. Le pasteur David Jang dit qu'à ces moments-là se joue le véritable test du discipulat. Il rappelle toutefois que la famille est précieuse, mais qu'il faut reconnaître que l'église, « maison de Dieu », a une priorité spirituelle plus haute.
- Ne pas regarder en arrière. « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas propre au royaume de Dieu » (Luc 9.62). C'est l'appel au choix irrévocable, à l'absence de retour en arrière. Celui qui se lance comme disciple ne doit pas faire demi-tour pour d'anciennes convoitises ou d'anciens regrets. Le pasteur David Jang explique que c'est grâce à ce « pas de retour possible » que l'église primitive, malgré les persécutions, a pu se répandre dans tout l'Empire romain. Paul lui-même, chaque fois qu'il faisait face à des épreuves, s'obstinait à avancer, jusqu'au martyre. Nous aussi, si nous voulons édifier l'église dans un monde déchristianisé et matérialiste, nous devons nous former et nous armer de la même détermination.
Pour David Jang, les fondements du discipulat exposés dans l'évangile s'accordent parfaitement avec les exigences de leadership énoncées dans 2 Timothée et, plus largement, dans les épîtres pastorales. Ce leadership doit être exercé par des personnes qui ont renoncé aux biens matériels, qui mettent Dieu avant même leurs attaches familiales et qui avancent sans reculer. Paul n'a jamais reculé devant la souffrance ; emprisonné, il persévérait dans la lecture et la méditation de la Parole. Il envoyait ses disciples, tels Timothée ou Tite, aux quatre coins du monde, à la manière de l'aigle qui apprend à ses petits à voler. Luc soutenait son ministère, Marc s'était relevé de son abandon passé pour redevenir un serviteur utile, etc. Le pasteur David Jang nomme cela « le grand cycle du discipolat et de l'envoi ». L'église n'est pas constituée d'un seul ou de quelques dirigeants, elle se déploie en formant sans cesse de nouveaux ouvriers et en les envoyant partout, d'époque en époque, de lieu en lieu. C'est la dynamique de la Pentecôte qui dure depuis les temps apostoliques jusqu'à nos jours, et c'est là que se concentre l'essence des épîtres pastorales.
La stratégie de croissance ecclésiale selon David Jang ne se réduit pas à l'augmentation du nombre de fidèles, mais vise la formation spirituelle profonde, l'« expansion qualitative » par le discipulat. Une erreur courante de l'église moderne consiste à multiplier les membres sans enraciner solidement l'enseignement biblique et la vie de disciple. Or, dans 1 Timothée, 2 Timothée et Tite, Paul ne parle jamais de croissance numérique en premier lieu, il insiste plutôt sur l'importance de responsables « saints, pieux, remplis de l'Esprit et de la Parole ». Quand il énumère les qualités requises pour un dirigeant, il mentionne la bonne tenue de sa maison, la réputation irréprochable devant les païens, etc. Autrement dit, c'est la solidité intérieure, la foi et le caractère moral qui priment. Quand cette base est là, l'église est irrésistiblement féconde, rayonne autour d'elle et attire les âmes. Le pasteur David Jang aime rappeler que « la quantité ne peut pas remplacer la qualité ». Si l'église pose de solides fondations en Christ, centrées sur la Parole et l'adoration, elle ne craint ni l'adversité ni les persécutions.
De fait, l'église primitive s'est déployée de façon spectaculaire entre le IIe et le IVe siècle, malgré les contraintes et la répression du judaïsme officiel et de l'Empire romain. Des historiens parlent de « miracle ». Partie d'un petit groupe apparemment insignifiant, l'église a fini par couvrir l'ensemble de l'Empire romain, et au-delà. Pour les croyants, ce n'était pas le fruit du hasard, mais l'effet de la puissance de l'évangile conjuguée à la radicalité du discipulat. « Peu de biens matériels, mais beaucoup de ferveur » : c'est l'image que le pasteur David Jang affectionne pour décrire les premiers responsables qui ont sillonné l'Empire. Leur vision et leur détermination ont défié l'ordre établi et inauguré une œuvre historique.
Selon le pasteur David Jang, un autre point essentiel est « l'esprit de famille spirituelle » qui habite les disciples formés selon le modèle du Nouveau Testament. Lorsque Paul, dans 2 Timothée 4.9-13, appelle Timothée à venir auprès de lui, amenant Marc, il témoigne d'une profonde aspiration à la communion. L'église est un seul corps, dont le Christ est la tête, et chaque membre est uni aux autres. Un dirigeant qui chercherait à briller seul et à s'éloigner de la communauté renierait déjà l'essence du discipulat. Paul, lui, même en prison, avait soif de la compagnie de ses frères, afin de prier et d'étudier les écritures ensemble. Pour le pasteur David Jang, ce tableau nous rappelle la belle image d'une église qui ne cesse de fonctionner comme un réseau de relations aimantes et solidaires. Un dirigeant devenu trop célèbre ou trop puissant qui s'isole de sa communauté s'éloigne de la pédagogie spirituelle de Jésus. En revanche, Paul, homme inspiré, préférant travailler dans l'humilité, nous montre le modèle d'une communauté d'amour et de fraternité.
Le pasteur David Jang insiste aussi sur la nécessité d'une église constamment en mouvement, tournée vers l'évangélisation et l'implantation de nouvelles églises, pour maintenir sa vitalité. Il fait souvent référence à des « projets C12 » ou « stratégies G20 » pour illustrer comment l'église peut aujourd'hui suivre l'exemple de Paul en implanta(nt) des églises dans des régions qui en sont démunies, comme certaines zones de Turquie, d'Europe, d'Afrique ou d'Amérique latine. L'idée est d'envoyer des missionnaires, de les soutenir matériellement et spirituellement, et de garder un programme de formation et de discipulat centré sur la Bible. De la même manière que Paul se sentait « débiteur envers les Grecs et les barbares, envers les savants et les ignorants » (Romains 1.14), l'église doit être prête à traverser toutes les frontières culturelles, économiques ou ethniques pour annoncer l'évangile. C'est la mise en pratique concrète du commandement de Jésus : « Vous serez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes 1.8).
Toutefois, pour réussir un tel mouvement d'envoi, encore faut-il avoir des responsables aussi « sains » que Timothée ou Tite. Cela implique la formation continue dans la prière, la Parole de Dieu et la vie communautaire. Paul disait à Timothée : « Applique-toi à la lecture, à l'exhortation et à l'enseignement » (1 Timothée 4.13). Le pasteur David Jang rappelle que le secret n'est autre que la fidélité à la Bible. L'histoire de l'église le prouve : les communautés qui tiennent la Bible pour unique règle de foi et la méditent dans l'obéissance ont, de tout temps, grandi de manière stable. Les églises qui misent essentiellement sur l'intelligence humaine ou les méthodes purement organisationnelles finissent presque invariablement par rencontrer des problèmes ou des dérives. C'est pourquoi le pasteur David Jang souligne l'importance de prendre au sérieux les leçons pratiques des épîtres pastorales, au lieu de les considérer comme des textes simplement anciens.
Le principe « pas de retour en arrière » du discipulat concerne tous les membres de la communauté. Pour y parvenir, il faut en même temps instaurer une culture d'amour et d'accueil, et un processus de correction fraternelle. L'exemple de Marc montre que, même après avoir reculé, on peut revenir pour porter beaucoup de fruit. Barnabas, après la première défaillance de Marc, lui a laissé une seconde chance, et Marc s'est ressaisi au point d'être l'auteur de l'un des évangiles. Pour que de telles restaurations soient possibles, le dirigeant doit être prêt à pardonner et à accompagner la croissance spirituelle des autres, tout comme Paul qui, en prison, s'inquiète avant tout de l'état des églises et de ses collaborateurs. C'est là la vraie « charge pastorale » : prendre soin, bâtir, fortifier les autres. Le pasteur David Jang affirme que le pasteur doit se conformer au modèle de Jésus, berger qui se dépense pour les brebis, plutôt que d'exiger l'obéissance ou la reconnaissance des fidèles. C'est alors seulement que l'église peut connaître une croissance aussi bien qualitative que quantitative.
En résumé, le discipulat et le leadership sont indissociables, tout autant que l'édification de l'église et la formation de disciples. L'évangile transforme les individus, et des individus transformés transforment à leur tour le monde. Voilà le processus dont on fait l'expérience dans l'église : il est exponentiel quand on y adhère de tout son être. Les premiers chrétiens ont vécu la mort et la résurrection du Christ, ils ont connu la puissance du Saint-Esprit à la Pentecôte, et l'enseignement de Paul et d'autres apôtres leur a montré comment traduire l'évangile dans la pratique. Chaque génération a ensuite transmis cette expérience à la génération suivante. Le pasteur David Jang affirme que l'église contemporaine doit rallumer cette flamme. Même si la société est devenue matérialiste et confuse, l'Esprit Saint est toujours à l'œuvre. C'est pourquoi il faut revenir à « l'esprit des épîtres pastorales » (Timothée, Tite), avec la radicalité du discipolat et l'exigence de vie communautaire. Dans ce cas, l'église peut non seulement tenir ferme, mais encore rayonner et porter un témoignage puissant.
David Jang rappelle systématiquement que l'acteur principal de cette histoire est le Saint-Esprit. Bien que rédigée par la main de l'homme, la Bible est inspirée par l'Esprit Saint. De même, c'est l'Esprit qui guide l'église et qui rend la lecture et la mise en pratique des épîtres pastorales fructueuses. En 2 Timothée 4.9-13, le cadre extérieur est sombre : la prison, l'hiver, la solitude. Mais la réalité spirituelle est celle de la victoire : Paul, habité par l'Esprit, s'accroche à l'évangile et ne lâche pas ses collaborateurs. Cette force invisible, qui animait l'église à ses débuts, se poursuit dans l'histoire. L'église n'est pas une institution humaine ; c'est un organisme vivant, uni par l'amour et le dévouement à Christ. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, nous sommes appelés à suivre le même chemin, à former d'autres Timothée, Marc ou Tite, et à prolonger l'œuvre de l'évangile dans le monde. Telle est la conclusion qu'en tire le pasteur David Jang, soulignant que la clé de l'avenir de l'église réside dans l'obéissance à cette impulsion apostolique.
Même en prison, Paul s'évertuait à organiser l'église et à l'unifier : il envoie Tychique à éphèse, demande à Timothée de venir, souhaite que Marc l'accompagne et réclame un manteau pour se protéger du froid, ainsi que ses parchemins pour méditer la Parole. Paul était convaincu qu'il fallait transmettre fidèlement la tradition apostolique pour empêcher toute corruption de l'évangile et assurer que, de génération en génération, l'église demeure ferme dans la vérité. Nous avons aujourd'hui la même responsabilité. Qu'importent les assauts du monde, les dérives, ou la montée de l'apostasie : si nous gardons les principes des épîtres pastorales, l'esprit du discipulat et la puissance du Saint-Esprit, l'église ne peut être détruite. Pour le pasteur David Jang, c'est précisément la raison pour laquelle il faut impérativement étudier ces lettres. Qu'il s'agisse de responsables d'église ou de simples croyants, nous y découvrons l'essentiel de la mission et de la nature de l'église. Rejeter l'emprise de l'argent, relativiser les liens familiaux, ne pas se retourner en arrière : tels sont les principes d'un disciple authentique. Si des hommes et des femmes vivent ainsi, l'église connaîtra une résurgence puissante.
Enfin, le passage de 2 Timothée 4.9-13 nous révèle qu'« il est toujours possible de continuer l'œuvre de Dieu, même quand tous semblent partis ». En dépit de l'hiver imminent et de la prison, Paul attend Timothée et Marc, sachant que la mission ne s'arrête pas. D'autres reviendront, d'autres s'en iront, mais l'évangile subsistera. De plus, Paul ne renonce pas à la Parole, demandant spécifiquement qu'on lui apporte ses livres. Lire, méditer, s'appuyer sur les Saintes écritures et comprendre les desseins de Dieu : c'est ainsi qu'il a contribué à initier l'histoire de l'église. Le pasteur David Jang souligne que tout cela doit se traduire dans la pratique, au sein de l'église locale comme dans la mission mondiale. C'est la boussole dont nous ne devons jamais nous départir. Les circonstances extérieures n'ont pas le pouvoir de faire tomber une église si celle-ci est conduite par des responsables fermes comme Paul, si elle reste attachée aux principes du discipulat et à l'Esprit Saint. L'appel « Viens au plus tôt » de 2 Timothée, que Paul lance à Timothée, nous résonne encore aujourd'hui : c'est l'invitation à nous lever et à coopérer pour écrire de nouvelles pages de l'histoire de l'église. C'est là que commence la vraie renaissance spirituelle.